FLEURS DE FER suite

Il ne faut cependant pas se méprendre sur l’intention de cette œuvre, sur le deuil latent qu’elle pose pour s’ex-poser et l’ascétisme qu’elle adopte dans ses formulations comme maitrise d’harmonie et de mesure.

Les sculptures de Pascal Bazilé ouvrent sur un monde reconstruit par l’artiste et non du réel. Les patines, les oxydations des feuilles de plomb dessinent plus une exhumation, un retour à la vie qu’une façon de faire ancien ou d’apporter une esthétisation nostalgique.
L’œuvre est religieuse en ce sens qu’elle s’inscrit dans une temporalité et un espace sacré et quelle appelle le regard à se retirer dans le mystère au fur et à mesure qu’il s’en approche.

Le corps endormi, à demi immergé, entre deux eaux et son réceptacle ne fonctionnent que comme signe d’une fiction théorique, propre à déclencher une méditation de nature »transcendantale », elle même prélude à une régénération. Soit une dynamique diamétralement opposée à celle de la mort.

Nous ne pouvons nous empêcher de faire directement référence à GASTON BACHELARD « L’EAU ET LES REVES ».
Longilignes et immobiles, « Dormeuses Eveillées », bras le long du corps ou pendants de part et d’autre de la stele, constructions tendus de plomb donnant lieu a des propositions réellement poétiques.

A demi-immergées, ces sculptures trouveront leurs places au centre de la scénographie avec un bassin central et deux latéraux.
Peux profonds leurs aspects sera changeants grâce a l’huile de paraffine teintée en vert et en jaune fluorescent évoquants l’eau du canal et de l’étang.
L’huile de paraffine remplace l‘eau, élément naturel oublié. Cette matière lourde et stagnante trouve ainsi sa place en tant que médium supplémentaire au même titre que l’acier, le plomb et le zinc. Les sculptures sont baignées et reposent dans de longs et étroits bassins en zinc dont le dessin, la construction nous emmène et nous promène dans le parc de SAINT-CLOUD autour de la GRANDE CASCADE.

Pascal Bazilé a d‘abord trouvé une forme a faire couler un flot d’image qui puise au fond commun de l’humanité, suit les traces de son histoire ou se charge d’imaginaire.
Ses sculptures et ses constructions formant un ensemble ne sont pourtant pas de pures résurgences des mythes lies a la crainte de la mort.
Si elles frôlent, fouchent aux arcanes de la mort, c’est pour, en deçà, tenter d‘explorer les limites de la vie.

Il y a quelque chose chez Pascal Bazilé qui, d’un côté, est fermement ancrée dans la modernité et de l’autre, profondément impliqué dans un rituel artistique quasi-sacré.

Mémorial à vif, sculptures de gestes dans l’espace, elles sont a la fois le corps et le tombeau, affolante synthèse du songe et de la matière. Arcs de lumières qui nous guident vers l‘espace infini des rêves.
Une organisation sensible : ce qu’on appelle œuvre d’art, ce relief d’abîme à travers le temps !

Ces sculptures sont avant tout un rêve continu voué a une forme unique, cette obsession de l’horizontalité.